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inscription catégories all non classé traductions femmes trans historiques opinions diverses archives mensuelles décembre 2013 novembre 2013 liens tutoriels unblog.fr unblog.fr méta connexion qui suis-je ? posté le vendredi 8 novembre 2013 je suis une femme, de 42ans, trans. puisqu’il faut en passer par quelques autres détails, je suis mariée depuis août 2003 à une femme cis américaine. nous nous sommes toutefois séparées assez rapidement, la raison principale de notre mariage était en fait qu’elle puisse résider légalement en france. notre séparation ne regarde que nous, je ne m’étalerai pas sur le sujet. je n’ai jamais souhaité divorcé, car j’avoue sans honte que j’ai toujours apprécié la chance que j’avais de pouvoir recevoir des courriers au nom de madame. comme c’est étonnant, n’est-ce-pas ? sourire. dans les années qui ont suivies notre séparation, je me suis peu à peu rendue compte que non seulement j’étais une femme, mais qu’en plus contrairement à ce que mon éducation hétéro-normative m’avait enseignée, je n’étais pas lesbienne, mais bisexuelle. j’ai eu par la suite, une histoire d’amour avec un homme pour qui j’ai toujours une grande estime. la vie a fait que le mot fin a du s’écrire sur cette histoire aussi. de part mon histoire personnelle qui bien entendu ne s’arrête pas à ces deux histoires, j’ai des opinions assez tranchées sur le bizutage, le viol, et tout ce qui rapporte de près ou de loin à la culture du viol (prostitution, guerre, patriarcat exacerbé, …) grâce à ma vie commune avec une américaine, je pense m’approcher peu à peu du bilinguisme français/anglais. et je prends du plaisir à mettre mes maigres compétences à la traduction de sujets qui me tiennent à cœur : la notion de genre & les relations entre les êtres humains, en particulier sociales mais pas seulement. je suis ouverte à la discussion sur tous les sujets et en particulier les traductions de textes que je compte poster sur ce blog. les opinions qui y sont décrites ne sont pas les miennes, mais celles de leurs auteurs. j’essayerai bien sûr d’avoir leur permission avant de les publier et ne manquerait pas si c’est possible d’indiquer un lien pour les personnes qui s’intéressent au débat d’idées avec ces auteurs. ce blog n’a pour but que d’offrir des traductions de leur textes. je suis ouverte à la discussion sur la qualité de mes traductions, toutefois j’accorde une grande importance à la fidélité au texte d’origine. si vous voulez que celui-ci soit modifié c’est à leurs auteurs qu’il faudra alors vous adresser et non à l’humble traductrice que je suis. bonne lecture, claire g. lalouvequirit @ 7 h 24 min enregistré dans non classé pas de commentaire -- exigez le respect. ne vous laissez pas baiser par les medias. posté le dimanche 8 décembre 2013 exigez le respect. ne vous laissez pas baiser par les medias. il y a 4 ans, j’ai téléchargé une vidéo vers youtube. j’étais nerveuse. c’était la première fois que je parlais si ouvertement du fait d’être transgenre et je savais qu’il était possible que je le regrette plus tard si jamais j’avais l’envie de retourner au placard. je n’étais pas si sûre de moi à l’époque. j’ai fait une dépression, une fois, après que quelque chose d’horrible me soit arrivé sans aucune autre raison que le fait que je sois trans. curieusement, ce n’est pas cet événement qui m’a presque fait perdre tout espoir – ainsi que mes esprits – mais bien plus de devenir un sujet de discussion national. je suis plutôt audacieuse et extravertie. je ne sais pas si lucy meadows était introvertie ou extravertie mais ces choses qui peuvent arriver aux gens comme nous m’effrayent. dans cette vidéo, je parle des hommes, qui, avant que je milite pour l’égalité, étaient mon sujet de prédilection. j’ai été avec beaucoup d’hommes. lors de ma transition (du genre masculin au genre féminin) j’ai laissé beaucoup de ces hommes mal me traiter. sans vouloir généraliser à propos de la moitié du genre humain, disons qu’il y a certains hommes qui traitent certaines femmes vraiment très mal. de par ma propre expérience, je dirais que les filles trans sont souvent les plus mal traitées. ces hommes vous sauteront, bien sûr, mais n’espérez pas une invitation à dîner: il ne veut pas être vu avec quelqu’un comme vous. j’ai cru en cela durant quelques années et je me suis persuadée que je passerais le reste de ma vie toute seule. faire des rencontres n’est jamais facile, oui mais c’est encore plus difficile si vous êtes trans. je suis une bombe et j’ai été célibataire durant quatre annés c’est donc ma seule explication logique. et par ailleurs, qui ne voudrait pas sortir avec une personne narcissique ? si j’avais vraiment eu une si haute opinion de moi-même, cela dit, je n’aurais jamais laissé des hommes me manquer de respect. toute considération de genre mise à part, je suppose que beaucoup de personnes ont ce sentiment. laisseriez-vous les gens vous traiter de la façon dont ils vous ont traitée quand vous aviez 17 ans ? on prend des coups et on mûrit. vous exigez le respect si vous avez une bonne estime de vous-même. ou peut être que vous ne le faites pas, et vous retrouvez alors embarquée dans des relations toxiques, basées sur l’inégalité, la honte et la peur. beaucoup de personnes trans souffrent d’une faible estime d’elles-mêmes, à force de vivre dans une culture qui nous dit constamment que nous valons moins que n’importe qui d’autre, que nous sommes moins attirantes, moins sérieuses, moins importantes – et que nous avons moins de droits à la vie privée, à la décence, et à la simple dignité humaine accordée à n’importe qui d’autre. beaucoup de personnes trans vivent et souffrent dans des relations toxiques. j’ai donc commencé à exiger le respect. tu es un beau mec ? super, allons-y! est-ce que tu me respectes? non? byebye! c’est drôle, mais après des années à avoir laissé les gens me traiter comme de la merde, à partir du moment où j’ai commencé à exiger le respect, je l’ai obtenu. j’ai dit aux hommes que si ils voulaient me voir, ils pouvaient m’inviter à dîner. que si ils voulaient me voir saoule, ils devaient me sortir dans des cocktails. assez vite, je n’ai plus eu du temps que pour un homme qui était fier de marcher avec moi main dans la main et à présent je passe le plus clair de mon temps main serrée dans la sienne. nous venons juste d’acheter une maison ensemble. j’ai eu une semaine intéressante et cela m’a fait réfléchir. ma relation avec les médias est comparable à ma relation avec les hommes. tout ce que j’y voyais au début était combien les gens comme moi étaient traités comme de la merde. je pensais, bon, c’est l’ordre des choses, je dois faire avec, je l’acceptais. je me laissais être inférieure parce que je laissais les autres me regarder comme inférieure. nous étions dans le même bateau, nous avions signé un pacte. il y avait des règles auxquelles je devais obéir, ne pas être vue ou entendue sous peine de risquer d’être abusée, violentée ou tournée en ridicule. « si tu me vois en ville, ne me dis pas bonjour ou quoique ce soit, c’est entendu ? » – c’est ce qui m’était demandé par les hommes qui voulaient avoir des relations intimes avec moi. « oh non, bien sûr. » répondais-je, « je ne t’embarrasserais jamais en faisant ça ! » nous laissons les gens profiter de nous parce que nous sommes faibles, non ? nous laissons les hommes nous pénétrer au cœur de la nuit sans nous embrasser parce que nous sommes seules. nous laissons les réalisateurs de documentaires pénétrer notre intimité parce que nous voulons nous rendre réelles. nous mettons du maquillage afin de correspondre aux canons de la beauté fixés par d’autres et montrons nos photos avant/après afin qu’ils nous aiment encore plus. c’est ce qu’ils attendent de nous, et, du moins au début, nous ne connaissons pas d’autres façons d’être. et si, nous leur disions d’aller se faire mettre ? durant les deux dernières années, j’ai refusé un certain nombre d’offres venues des médias, parce que les personnes qui me les